
COMMENT EST NE ENFANTS DE LA MER ?
Ma fille, très impliquée dans l'écologie, connaissait Yann Arthus-Bertrand. Elle a eu l'idée de présenter ses expositions «Vivant» et «Vu du ciel », dont les vertus pédagogiques nous paraissaient formidables. La municipalité d'Argelès-sur-Mer a suivi, le projet Enfants de la Merétait lancé.
Le programme est progressivement devenu un rendez-vous important, soutenu par le conseil général des Pyrénées-Orientales et le conseil régional Languedoc-Roussillon. Il s'appuie surtout sur un vaste réseau de partenaires de toutes natures : comme des photographes, des enseignants, des universitaires scientifiques (l'Observatoire Océanologique de Banyuls/mer), d'autres festivals en France, toutes sortes d'associations ou fondations actives, et des entreprises, dont Algeco.
EN QUOI CONSISTE-T-IL AUJOURD'HUI ?
Désormais thématique, il se déroule d'avril à septembre. Son expression la plus visible reste des expositions de photos très grand format regroupées en plein air en 120 “tableaux” de 3 m2 présentés sur le front de mer. Des textes en français, anglais et catalan enrichissent les tableaux. Tout étant validé par des scientifiques. Aucune action n'est réalisée sans message de sensibilisation ou d'éducation.
Une école de l'environnement fonctionne dans le cadre d'un programme proposé aux enseignants et éducateurs. Des temps forts sont organisés pour le public : expos off, conférences, découvertes en mer, marchés à thèmes, cinéforum, etc. Au cœur de l'été, nous participons également à l'animation de la plage en organisant des jeux autour des expositions, du gaspillage alimentaire, du tri sélectif, etc.
A QUI S'ADRESSE AUJOURD'HUI ENFANTS DE LA MER ?
À tout le monde : le concept vise àéduquer les enfants et à sensibiliser le public.
Les expositions touchent les Argelèsiens, les gens de passage et les touristes, offrant une vitrine à l'environnement local resté très naturel. Elles participent à l'image de marque de la région, qui souhaite promouvoir un tourisme proche de la nature.
VOTRE DEMARCHE A UNE RESONANCE NATIONALE : VOUS ETES PRESENTS DANS DE NOMBREUSES EXPOSITIONS OU CONFERENCES. POURQUOI ?
Enfants de la Mer se prépare à long terme, nous travaillons déjà sur les éditions 2016 et 2017. En dehors de la période estivale, nous recherchons de futurs intervenants et contributeurs. Beaucoup sont contactés lors de festivals de photographie animalière amis, comme celui de Montier-en-Der. Nos moyens n'étant pas illimités, nous démarchons également des mécènes potentiels et travaillons à rendre notre communication la plus intelligente possible dans l'éthique défendue.
QUELQUES MOTS SUR L'EDITION 2015 ?
Après D'îles en îles en 2014, nous abordons cette année Les mondes du froid. Ce choix découle d'une rencontre avec Jim Brandenburg, photographe américain spécialiste du Nord canadien et du Minnesota qui réalise des clichés de loups. Cet animal, si important dans l'imaginaire et la littérature enfantine, sera largement abordé dans la manifestation.
Deux photographes de l'association Regard du Vivant, Olivier Larrey et Thomas Roger, nous ferons d'autre part découvrir la faune et la flore du froid en Finlande et, pour l'aspect local, La Fred d'Aqui (Le froid d'ici) dans les massifs des Albères et du Canigou tout proche.
COMMENT JUGEZ-VOUS LES RETOMBEES D'ENFANTS DE LA MER ?
L'objectif initial, pédagogique, reste déterminant. Nous sommes heureux d'entraîner progressivement des enseignants, des administrations locales et des scientifiques de terrain dans notre action. « Penser global, agir local », sensibiliser, fédérer et décloisonner : notre impact local devient visible. Il est arrivé cette année que des « enfants de la mer » de 2009 - aujourd'hui tout jeunes adultes - déclenchent un nettoyage de la plage du Racou, souillée par des tonnes de déchets à la suite d'inondations ayant touché la région… Belle récompense.
Nous avons aussi la sensation d'avoir un impact sur les décideurs et les collectivités locales. À notre échelle, nous les sensibilisons aux questions environnementales, et cela se constate au travers d'une reflexion globale plus pertinente. Nous participons enfin à l'image de marque d'Argelès-sur-Mer, surnommée “la naturelle”, et à la promotion de son littoral, prisé des touristes de l'Europe du Nord connus pour leur forte sensibilitéécologique.
La phrase :
"« Penser global, agir local », sensibiliser, fédérer et décloisonner : l'impact local d'Enfants de la Mer devient visible."